Archive de : décembre, 2014
Réalisé par deux sœurs jumelles ayant l’air légèrement agitées du bocal (et qui jouent également dans le film), American Mary nous a été présenté lors du festival de l‘Absurde Séance 2013. Honnêtement, je ne savais pas trop à quoi m’attendre, mais j’étais curieuse de plonger dans l’univers des modifications corporelles. Personnellement je n’ai même pas un piercing (trop trouillarde), mais je me suis toujours demandé ce qui poussait les gens à vouloir se faire implanter des cornes, des donuts ou des boulons sous la peau. J’aime cet univers un peu déviant dans lequel ces gens s’assument totalement et prennent possession de leur corps en toute liberté. D’ailleurs si vous êtes intéressés par ce genre de milieu, je vous conseillerai vivement « On Tender Hooks« , documentaire très instructif sur la suspension (ah, le type qui se jette d’une falaise uniquement suspendus par des crochets plantés dans son dos, c’est quelque chose…)
Déjà le film part avec un bon point car je suis fascinée par l’actrice principale, Katharine Isabelle, que j’avais découverte en ado loup-garou dans le film Ginger Snaps (merci les films d’horreur du jeudi soir sur M6, si si, rappelez-vous, juste après les Contes de la crypte…) et plus récemment dans la série démente Hannibal. Cette fille est très belle mais également inquiétante et froide, euh, un glaçon en fait. Dans American Mary, elle joue une étudiante en médecine qui a du mal à boucler ses fins de mois et qui par un concours de circonstances va se retrouver à effectuer des opérations plus ou moins étranges dans le monde de la transformation corporelle. Attirée par l’argent facile et intriguée par des demandes parfois assez radicales, son nouveau savoir va être utilisé à des fins toutes personnelles pour assouvir une vengeance (bien méritée) à grand coups de bistouri.
L’image est léchée, l’ambiance glauque à souhait et ce film se laisse bien regarder. Je ne vous dirai rien des demandes particulièrement déviantes qui sont faites à Mary car c’est tout le sel du film. L’apparition des deux sœurs jumelles qui sont également les réalisatrices de cette pellicule, aka The Soska Sisters, est jouissive car ces deux personnages dégagent beaucoup de force et leur gémellité renforce cette impression étrange d’effet miroir. Un film fascinant, comme un épisode de Nip Tuck sous acide que je vous laisse découvrir!
C’est ce qui va arriver à George et à ses amis, tous musiciens dans un groupe de rock. Comme le groupe ne leur permet pas de gagner leur vie, les membres travaillent aussi dans les cuisines d’un asile d’aliénés. On se sent très vite proches de ces potes qui galèrent pour vivre, pour jouer dans des conditions sommaires . Malgré les quelques dissensions au sein du groupe, ils restent avant tout soudés, ce qui les aide bien dans leur travail, légèrement déprimant.
Quand les fous entrent pour la première fois en scène, on ressent une menace, un danger. Certains sont très (trop) calmes, d’autres affichent un regard à vous glacer les sang. Pourtant, ils viennent juste prendre leur repas mais déjà, l’ambiance est posée. On sent qu’il ne faut pas grand-chose pour que tout pète en somme.
Ce fameux incident qui va tout changer. Les fous ont réussi à se libérer de l’emprise des cachets et à s’échapper de leur cellule et surtout : ils ont des comptes à régler avec le personnel ! Le film se transforme alors en un survival dans l’atmosphère poisseuse de l’asile et ça va saigner. Ce qui fait vraiment stresser c’est qu’on ne sait jamais comment les fous vont réagir, le plus gentil des agneaux peut se transformer en pervers sadique et même si on essaie de l’amadouer, on se rappelle soudain que le fonctionnement de son cerveau nous échappe et que tout est voué à l’échec.
Il plane une tristesse sur ce film, lié au contexte, qui m’a beaucoup touchée. Cette tristesse, le héros, George, la traîne comme une seconde peau tout le long du film. La fin est laissée libre d’interprétation, chacun se fera son avis. Bref, c’est un bon film que je reverrai avec plaisir.
Alors là, nous tenons un très bon film, basé sur la peur enfantine du croque-mitaine. C’est l’histoire d’une mère qui vit seule avec son fils, Samuel, pour qui elle éprouve visiblement des difficultés à montrer son affection. Et pourtant ce petit garçon est adorable. Bon ok, il fabrique des armes bizarres pour se défendre contre des monstres imaginaires et il a tendance à s’énerver si on ne lui prête pas assez d’attention mais il reste un enfant innocent. D’ailleurs ce jeune acteur m’a beaucoup fait penser à Danny, le petit télépathe dans Shining. On apprendra que le père du petit est mort dans un accident de voiture alors qu’il emmenait sa femme enceinte à l’hôpital et que sa mère ne peut s’empêcher de rendre son enfant responsable de cette mort tragique. La mère et le fils souffrent beaucoup de cette disparition mais tentent de continuer quand-même, malgré les reproches de leur entourage sur leurs attitude : l’enfant est qualifié d’insupportable et méchant et la mère vit dans le passé et refuse d’avancer. Ça fait réellement mal au cœur de voir le petit garçon courir après l’amour de sa mère sans l’obtenir vraiment.
Tout partira d’un livre pour enfant trouvé par Samuel, un livre d’images assez inquiétant et qui parle de ce fameux Babadook, une sorte de monstre qui ne désire qu’une chose : entrer dans la maison et prendre l’âme de l’enfant. La créature va prendre vie et…
Les apparitions du croque-mitaine sont bien amenées et effrayantes, au niveau de l’ambiance ça ressemble beaucoup à Insidious et The Conjuring. L’aspect psychologique de cette histoire mère-fils ajoute une note profonde à ce film. Franchement, il m’a ému autant qu’il m’a effrayée. C’est un film qui m’a beaucoup fait penser à Simetierre, de Stephen King, au niveau du thème : comment les gens réagissent face à la mort d’un proche et comment il gèrent leur deuil. Mention spéciale pour le petit garçon, qui joue vraiment bien et pour le livre d’image, dont les séquences sont réellement inquiétantes et bien réalisées.
Voilà, il ne vous reste plus qu’à le regarder dans le noir puis vérifier sous votre lit qu’une chose n’y est pas tapie ! bon film !
Alors pénétrez dans l’univers de Freaks Squeele, issu de l’imagination débordante de Florent Maudoux. En plus des dessins que j’adore, l’humour est omniprésent dans cette série. Vous y découvrirez pleins de références au Japon (le personnage de Xiong Mao) et à son folklore, aux triades (voir l’excellent Doggy Bag vol. 1 sur la mère de Xiong Mao), aux légendes nordiques (le personnage de Valkyrie), à l’enfer de Dante et même aux Monthy Phyton (titre de Freaks Squeele vol.2 : « Les chevaliers qui ne font plus Ni !« ), en plus des loups-garous et autres créatures fantastiques.
Xiong Mao, Ombre et Chance se rencontrent à l’université pour super héros : La F.E.A.H. Xiong Mao est une jeune femme sérieuse, maîtrisant un art de combat ancestral, le flamendo et forgeron à ses heures perdues. Chance est une jeune démone turbulente et attachante qui adore taquiner ses amis et Ombre est un lycanthrope issu d’un clan d’animaux de la forêt, innocent, bon et doté d’une force toute animale. Nos trois héros vont s’unir pour découvrir les sombres secrets de leur école. Ils seront épaulés par Funérailles, personnage inquiétant et taciturne, qui se révèlera un allié puissant dans leur combat pour la vérité.
Et là je n’en dirai pas plus sur l’histoire tant elle foisonne de rebondissements et d’aventures. Si vous vous laissez tenter, sachez que 6 volumes sont déjà parus.
Ce personnage de Freaks Squeele a droit à sa propre série, avec toujours Florent Maudoux au dessin. L’univers de Funérailles est sombre, noir et inquiétant. Imaginez un monde à l’ambiance Steampunk, dans lequel chaque enfant naît avec un jumeau, dont l’un est destiné à vivre de grandes choses et l’autre à vivre dans l’ombre, bien souvent affligé de difformités. Issus de l’illustre lignée de l’Araignée, deux jumeaux naissent du ventre de la reine mais l’un d’eux est destiné à mourir. La reine accepte que l’un de ses deux fils soit tué (d’une manière atroce) pour que l’autre devienne le futur prince. Mais il n’en sera pas ainsi, celui qui devait mourir sera sauvé (défiguré et mutilé, mais sauvé) et deviendra Prétorius, jeune garçon curieux et courageux. Les liens du sang sont les plus fort et les deux jumeaux vont apprendre à se connaître et à s’apprécier.
Cette bande dessinée permet de mieux comprendre les rapports entre celui qui deviendra Funérailles (Prétorius) et son frère Scipio (futur directeur de la F.E.A.H), dans Freaks Squeele. Là encore, je suis bluffée par l’imaginaire et les dessins de Florent Maudoux. L’ambiance est glauque à souhait, bien différente de celle de Freaks Squeele.
Il existe également une série sur l’enfance de Xiong Mao : « Rouge« , mais je ne l’ai pas encore lue.
Chaque numéro comporte plusieurs histoires, réalisées par des dessinateurs différents sur un thème commun. Doggy Bag c’est brutal, les récits basculent souvent dans l’horreur mais sont également ancrés dans la réalité, voire l’actualité. Chaque volume comporte de fausses publicités trash correspondant à l’histoire racontée, et les différents auteurs nous expliquent leurs sources d’inspirations, parfois tirées de faits-divers bien réels.
Bienvenue à vous amis touristes ! Saviez-vous que les légendes terrifiantes sur les indiens Mic-Mac sont vraies ? Vous ne me croyez pas ? Alors demandez aux gens du coin s’ils ont entendu parler du cimetière des animaux… Parce que chez nous, les animaux c’est sacré, on ne rigole pas avec leur mort. Par contre, restez bien dans ce cimetière, et n’allez surtout pas dans l’AUTRE, celui au-delà de la colline : on raconte qu’un père qui n’arrivait pas à faire son deuil a commis l’irréparable, mais ce n’est qu’une légende après tout ! Il se murmure également que certaines indiennes Mic-Mac auraient eu un vagin avec des dents aiguisées comme des lames de rasoir alors qu’elles ne souhaitaient qu’aimer et être aimées, mais allez savoir !
Je pourrais aussi vous parler d’une jeune télékinésiste qui aimait jouer avec le feu, elle habitait dans cette rue avec sa vieille folle de mère, ou encore de ce couple qui se retira un hiver à l’hôtel Overlook avec son fils Danny, cela tourna mal, pour sûr. En même temps, ils n’étaient pas de chez nous, sinon on les aurait prévenus sur les rumeurs à propos de l’hôtel. Il paraît d’ailleurs que le petit Danny se fait maintenant appeler Docteur Sleep ! Mais quelle idée saugrenue ! Eh oui, les gens qui habitent ici finissent par devenir fous, à part votre serviteur bien-sûr, mais je vous dirai que c’est bien pareil partout.
Attention à ne pas trop vous approcher de cette bouche d’égout malheureux !!! Ne me regardez pas comme ça Madame, je ne plaisante pas. Un petit garçon trop confiant y a laissé son bras car il aimait trop les ballons, pourtant on le lui avait bien dit : « ils flottent, ils flottent tous… En bas… ». Poursuivons la visite de cette charmante ville avec cette sombre demeure que vous apercevez au loin, elle aurait abrité un vampire terrifiant, et dans celle-là, à droite, vivait un petit garçon qui était persuadé que les loup-garous existaient. Ah, je vois que vous prenez votre portable mais méfiez-vous donc mon brave, car ici on parle aussi d’un signal… Un signal qui se diffuserait sur les ondes et rendrait fou. On dirait que vous changez de couleur ! Pourtant il n’y a pas de quoi avoir peur mes amis : je le répète tout ça ce ne sont que des légendes, non, vraiment, rien à craindre dans ce coin paumé à part si une brume se lève ou que l’on vous dit qu’il va pleuvoir des grenouilles, alors là par contre, oui, restez terrés chez vous ! Comme je constate que vous commencez à courir vers le car pour écourter cette belle visite, je vais conclure en vous souhaitant : « Bienvenue dans le Maine, revenez quand vous voulez ! »
Certains sont réussis, d’autres moins, mais il n’empêche : quelle imagination… Ça m’a toujours laissée songeuse le talent…
Toi seul est capable de réussir à faire peur avec un simple polaroid dont les personnages pris en photo se rapprochent dangereusement de celui qui les prend (Le molosse surgi du soleil) ou un « policier des bibliothèques » qui vous attendra pour vous punir de la plus horrible des façons si vous rendez votre livre en retard. Le maître de l’horreur aime aussi l’absurde, comme cette histoire qui nous parle d’un doigt télescopique qui décide un jour de sortir des toilettes d’un pauvre homme pour grandir, grandir…
J’adore son humour, sa tendresse pour ses personnages et les idées folles qui lui traversent l’esprit… Je n’ai pas lu tout Stephen King mais peut-être que je viens de me trouver un défi personnel !
Bienvenue à toi !
Ici tu trouveras tout ce que j'aime en matière de bandes dessinées, de films fantastiques et d'horreur, d'expos et de musique. Il y a même un corner beauté pour les filles (qui ne se prennent pas trop au sérieux)
Bonne visite !
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