Archive de : février, 2015
Parce qu’après m’être demandé quel lien il y avait entre les quatre saisons de cette série génialissime, j’ai réalisé que tout était dans le titre : la terreur de ce que l’on ne connaît pas (les sorcières), ce qui nous effraie (les fantômes), ce qui nous questionne (les extra-terrestres) ou ce que l’on préfère ne pas trop explorer (la folie et les « monstres » ou la difformité). En fait c’est une série sur la peur de la différence et de l’inconnu.
Je peux enfin écrire cet article puisque je viens de voir le dernier épisode de la saison 4. Je ferai une critique globale de cette série, sans aucun spoiler pour ceux qui ne l’ont pas encore vu (énorme lacune ! Cette série est pour moi la meilleure sur le thème de l’horreur).
Tout d’abord, il faut savoir que les créateurs de AHS ont déjà à leur actif deux autres séries connues : Nip Tuck et Glee. On retrouve dans American Horror Story la cruauté des rapports humains et l’humour très noir de Nip Tuck (qui relate les relations épineuses de deux chirurgiens esthétique et leurs rapports avec les patients), ainsi que la même réflexion sur l’apparence et ce qui se cache derrière ces apparences. Je n’ai jamais vu Glee, mais cela parle d’un groupe de lycéens tous impopulaires qui se regroupent pour faire une chorale et prouver leur valeur par la chanson. Ce thème de la chanson porteuse d’espoir se retrouve dans la saison 2, particulièrement glauque et désespérée, sous la forme d’une chorégraphie générale inattendue ou encore dans les numéros d’Elsa Mars dans la saison 4.
L’ouverture de cette saison 1 a été une claque pour moi. L’ambiance est très noire, elle prend aux tripes et on se dit que cette histoire de maison hantée va réellement nous faire flipper. Puis viens le générique d’ouverture et là ça se confirme, les génériques de chaque saison sont particulièrement réussis et si on regarde attentivement, ils vous donnent des indices sur ce que l’on va découvrir. Pourquoi quatre génériques différents ? Car c’est la particularité d’AHS, chaque saison a un thème particulier, les acteurs sont les mêmes mais changent de rôle à chacune d’entre elle.
Dans cette saison 1, une famille au bord de l’éclatement va se retrouver à habiter une sombre maison hantée. Thème classique ? Non, car toutes les personnes qui meurent en cette demeure ou dans le jardin lui appartiennent et peuvent ainsi interagir avec ses habitants. La maison, telle une ogresse, avale les âmes bonnes ou mauvaises et laisse à ses fantômes le soin de régler leurs comptes ou de chercher la rédemption auprès des mortels. Inutile de raconter dans le détail, AHS se découvre et est beaucoup trop riche pour être résumée. L’image est particulièrement belle, les nombreux retournements d’une grande cruauté et les personnages sont comme psychanalysés par les réalisateurs qui nous laissent voir leurs failles, leur passé et leur âme. On sent l’inspiration de films comme Amytiville, Rosemary’s Baby et même Elephant, mais les deux réalisateurs apportent leur propre vision du film d’horreur, tout en subtilité.
Cette saison 2 est à mon sens la plus triste et glauque des quatre saisons (bien que la saison 4 soit un sérieux concurrent !)
Un jeune homme est accusé du crime affreux de sa petite amie et se retrouve pour cela enfermé dans un asile. Il y rencontre une journaliste qui venait enquêter sur les méthodes employées dans cet établissement douteux et qui se retrouve prisonnière à son tour. Ensemble et grâce à l’aide de certains patients, ils feront tout pour échapper à cet enfer.
Cet épisode est le plus déroutant, car il mêle une histoire d’extra-terrestres sous-jacente à l’univers des asiles. On sait tous aujourd’hui que les asiles à l’époque ont été le théâtre d’actes de cruauté et d’injustice, et certaines personnes embarrassantes et saines d’esprit pouvaient y être envoyées très facilement, pour finir rongées par l’horreur de ces lieux. Cet asile dirigé par des nonnes est le théâtre d’expériences douteuses pratiquées sur les patients. On ressent dans cette saison l’empreinte à la fois de Vol Au-Dessus d’Un Nid de Coucou et de l’Exorciste.
Cette troisième saison est plus légère que les autres (ne vous inquiétez pas, elle contient elle aussi ses passages bien gores). Elle est centrée sur des personnages féminins, les hommes passant au second plan. C’est histoire de Zoé, qui se découvre des pouvoirs magiques dans des circonstances dramatiques. Elle est alors envoyée par sa mère dans un clan de sorcières ancestrales, pour canaliser cette force inconnue qui sommeille en elle. Elle découvrira des amies ou ennemies dans ce clan dirigé par la Suprême. Celle-ci est détentrice du pouvoir absolu et bien déterminée à conserver sa place par tous les moyens, quitte à éliminer toute sorcière qui se dressera contre elle. On découvre avec plaisir la présence de Cathy Bates, actrice inoubliable du célèbre Misery de Stephen King, qui continue à montrer toute l’étendue de ses talents. Dans cette saison, il est clairement fait allusion à la chasse aux sorcières de Salem et à La Nouvelle-Orléans, haut lieu de la magie vaudou, ainsi qu’au personnage du Minotaure.
Bienvenue au cirque ! On va bien s’amuser ! Non, je déconne. Avec cette saison on pénètre dans le monde des monstres de foire, personnes affligées de difformités plus ou moins conséquentes et non acceptées par le commun des mortels à l’époque (aujourd’hui encore, je pense).
Image tirée du film FREAKS de Tod Browning
Pour ces personnes différentes, automatiquement taxées de freaks, la seule alternative était de gagner sa vie en exhibant ses difformités pour divertir et effrayer le public. La contrepartie de cette cruelle réalité est la notion de famille. Ces êtres sensibles et dont la vie n’était pas facile sont soudés par leurs différences qui deviennent le ciment de leur communauté. Elsa Mars est la patronne d’un freakshow, elle aime ses « monstres » tout autant qu’elle les déteste quand ils lui volent la vedette. Rajoutez à ça un clown tueur, un apprenti psychopathe qui paraît propre sur lui, un foisonnement d’intrigues et vous obtiendrez un cocktail détonant. Cette saison est plus sexuelle que les autres et plus cruelle aussi, étant donné la dureté du sujet. On pense à Freaks de Tod Browning (deux scènes sont d’ailleurs un hommage plan par plan au film).
Voilà, je pense avoir tout survolé sans trop en révéler. Chaque saison réserve son lot de surprises qui nous mettent mal à l’aise et nous émeuvent à la fois. Les acteurs jouent des rôles différents d’un univers à l’autre, excepté Evan Peters et Jessica Lange, tous deux présents dans les quatre saisons, contrairement aux autres personnages. Jessica lange traverse les différents épisodes avec sa classe naturelle. C’est une personne ambiguë et centrale à l’intrigue, oscillant entre le bien et le mal. Elle défend ses propres intérêts et peut faire les pires atrocités sans sourciller si sa survie en dépend. Evan Peters c’est exactement le contraire, avec sa bouille juvénile et angélique, il est l’image même du héros au cœur pur. Même quand son personnage est ambigu (seulement dans la saison 1) il garde un bon fond. Dire que j’adore cette série est un euphémisme, je suis une fan absolue ! Cette ambiance glauque et horrifique, ces moments d’espoir et de grâce conjugués avec des anachronismes volontaires font de American Horror Story une série culte pour tout amateur de sensations fortes. Si vous ne la connaissez pas encore, foncez !
En bonus, le magnifique générique de la saison 4, qui décrit bien l’ambiance générale.
Ce sympathique roman de zombies écrit par Peter Stenson m’a été offert pour noël par ma sœur V., qui me connaît très bien. Je l’ai dévoré rapidement et ça m’a conforté dans mon choix de ne jamais prendre de la méthamphétamine : « No way… Bitch ! » comme dirait Jessie Pinkman.
Chase Daniels est tranquillement en train de se défoncer à la meth avec son pote Sténo, quand il aperçoit par la fenêtre une petite fille toute mignonne. Celle-ci joue avec un rottweiller avant de lui déchirer la gorge en ricanant. Chase est tellement à l’ouest qu’il pense à une hallucination mais son cauchemar va s’avérer bien réel. Sténo et lui vont découvrir que la ville est complètement déserte à part ces zombies qui ricanent, comme s’ils voulaient leur montrer que leurs chances de s’en sortir sont très limitées.
Au fil de leur combat acharné pour sauver leurs vies, Chase et Sténo vont réaliser que les seuls survivants qu’ils rencontrent sont tous des junkies et qu’ils ne peuvent s’en sortir qu’en étant complètement stone, ce qui n’est pas un exercice facile ! Cela m’a d’ailleurs fait penser au film irlandais Grabbers, dans lequel les survivants d’une attaque extra-terrestre réalisent que l’alcool est l’arme ultime pour se protéger et qu’ils sont obligés de prendre une cuite mémorable pour se défendre.
Chase Daniels est l’anti-héros par excellence, attachant malgré tout, qui essaie de faire les choses bien mais tout en étant capable de faire des choses dégueulasses pour survivre. D’ailleurs, cela revient souvent dans le roman, le fait qu’un junkie soit prêt à n’importe quoi pour sa dose (comme dans Requiem For A Dream, d’ailleurs). Les personnages sont obligés de se défoncer avec tout ce que cela implique et notamment : trouver un cuistot qui pourra leur fournir la meth.
Et l’amour dans tout ça ? Car oui, il y a TOUJOURS une histoire d’amour et d’espoir dans les récits de zombies : ne vous inquiétez pas, incorrigibles romantiques que vous êtes, Chase Daniels décide qu’en plus d’un « cuisinier », l’autre élément nécessaire à sa survie est son ex, Kay, une sacrée nana (qui a un gros nez attendrissant, selon notre héros) et Chase est bien décidé à la retrouver pour la sauver des zombies et de l’abstinence.
Ce livre m’a bien accrochée et j’ai aimé son style vif et direct. On sent que l’auteur a de l’expérience dans le domaine des addictions ou qu’il s’est particulièrement bien documenté ! C’est drôle souvent, triste et désespéré parfois, un peu comme la vie.
Au début je me suis dit : une série sur les sorcières de Salem, ça change tiens ! J’avais quelques appréhensions car j’avais déjà été déçue par le film de Rob Zombie : The Lords Of Salem, sur le même thème (je n’y ai pas vu grand-chose à part une ode à sa femme, ok elle est bonne mais on va pas passer 1h30 là-dessus…). Bref, pour l’instant, seul Américan Horror Story 3 a fait quelque chose de pas mal au niveau des sorcières.
Hé bien oui, le premier truc qui m’a choqué c’est le casting. À part le prêtre défroqué et Isaac le fornicateur, ils jouent tous comme des pieds. Prenez le héros : John. On a dû lui dire : « Mec, quand tu es en colère, tu fronces bien les sourcils en exagérant et tu regardes les gens d’un air belliqueux ! », résultat, l’acteur est mono-expression et oscille uniquement entre la colère et une incompréhension agacée : on a l’impression qu’il se fait bien chier. Je vous laisse admirer l’expression dont je vous parle sur cette photo, qui résume très bien son jeu d’acteur (oui, oui, c’est bien lui en bas à droite…) :
Son amante et accessoirement chef des sorcières (et là je ne spoile pas, on sait TOUT dès le premier épisode) c’est la même en version femme. Alors elle, pour le coup, c’est encore pire, elle n’a quasiment aucune expression et surtout : peut-on m’expliquer pourquoi elle a constamment les yeux aux bord des larmes ? C’est légèrement énervant à la longue. Petite précision pour nous, les amateurs de Game Of Thrones : on a échappé au pire ! L’actrice rousse qui joue l’innocente Anne, fille du magistrat a failli incarner Daenerys Targaryen, en gros elle aurait eu cette tête-là (et attendez de la voir jouer, ça vaut son pesant de cacahouètes) :
Bon, on ne sort pas du tout de Salem mais moi ça me va, j’aime les ambiances un peu étouffantes. L’intrigue est assez simple : c’est la chasse aux sorcières, les puritains sont déchaînés à Salem. Une histoire d’amour avortée, deux amants qui se séparent, l’homme revient sept ans plus tard, en mode « Oups j’ai fait un petit détour mais j’espère que rien n’a changé depuis, hein chérie ! » Sa promise, lassée de l’attendre, est devenue sorcière et prépare le sabbat ultime avec ses copines (mais elle est toujours amoureuse de lui). Plus sérieusement, il se passe quand-même pleins d’autres choses mais le rythme est assez lent. On a quelques scènes choc, qui montrent bien la terreur de vivre à cette époque où la bêtise et l’ignorance humaines pouvaient vous faire tuer à n’importe quel moment (oui, je sais, c’est un thème devenu très actuel ces derniers temps).
Celle où la sorcière de la forêt fait revivre les morts, ambiance à la Suspiria, comme dans les bon vieux films. Je n’ai pas pour habitude de critiquer gratuitement mais si je le fais pour cette série c’est parce que c’est vraiment dommage : il y a du potentiel, on finit par s’habituer à cette atmosphère et aux acteurs, et surtout, à la fin, tout s’accélère et ça devient intéressant. Mention spéciale pour le générique (Marilyn Manson, quand même !) qui est vraiment pas mal :
Finalement je crois que moi aussi je dois être possédée par le malin car je vais me tenter la saison 2 !
Le trailer de la saison 2 :
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