Archive de : février, 2017
Twin Peaks, à mon époque, ça passait sur La Cinq (oui voilà, tu l’as deviné j’ai un certain âge, on passe à autre chose ?). À l’époque j’étais au collège et c’était diffusé super tard, mais j’arrivais toujours à voir quelques épisodes.
J’ai quelques souvenirs pêle-mêle de la série :
1. Dale Cooper est trop beau. Mais c’est comme le Capitaine Flam, tu peux pas l’épouser.
2. Audrey Horn a de trop beau sourcils. Plus tard j’en aurai des comme elle.
3. Bob me fait carrément flipper. Pourtant c’est un vieux hippie.
Alors ça c’est mon analyse de l’époque car je devais être en 6ème. On passe aux choses sérieuses ?
David Lynch, j’aimerais bien rentrer dans ton cerveau, ça doit être un beau bordel là-dedans ! Car depuis, j’ai bien-sûr vu la plupart des films de Lynch et j’ai renoncé à les analyser, ça te fait saigner des oreilles : tu regardes, tu rentres dans son univers et tu te dis que c’est un génie. Au passage, merci pour cette scène qui reste la plus incompréhensible et WTF mais qui m’a littéralement glacée, c’était dans Mulholland Drive :
Pour en revenir à Twin Peaks, ce qui est impressionnant après ma seconde vision, c’est de me dire qu’une série aussi passionnante et aboutie était diffusée à la même époque que Shériff Fais-Moi Peur. Dans le paysage télévisuel de l’époque, c’était quand-même une énorme claque !
La série commence par le meurtre de Laura Palmer dans la petite ville de Twin peaks. Dans cette petite bourgade calme et sans histoire (en apparence), l’émotion est telle que l’agent Dale Cooper du FBI est appelé à la rescousse. Très rapidement, on fait la connaissance des habitants de cette ville et on découvre qu’elle n’est pas aussi paisible qu’elle semble l’être : un trafic de prostituées et de drogue prospère tranquillement en arrière-plan de cette ambiance de carte postale. Laura Palmer elle-même, qui semble être la belle-fille parfaite révèle un passé trouble qui va être le moteur de toute l’histoire.
C’est donc un polar et Dale va faire connaissance avec son équipe de choc : Harry, le shériff au grand cœur ; Hawk, l’indien économe en paroles mais au soutien indéfectible ; Andy, policier lunaire et totalement à l’ouest (j’avais oublié à quel point ce personnage était fendard, je me suis remis 3 fois la scène dans laquelle il se prend une planche en pleine tronche et essaie de faire bonne figure) et Lucy la standardiste tête-à-claques à la voix horripilante.
À Twin Peaks, il y a aussi des jeunes, touchés par la mort de Laura : James, son ex ; Donna, sa meilleure amie ; Audrey, qui n’est l’amie de personne en fait ; Shelly, la barmaid et Bobby, le jeune rebelle de service (ah oui, Laura se l’est tapé aussi). Vous ajoutez une femme avec sa bûche dans les bras qu’elle ne quitte jamais, un docteur qui semble perpétuellement sous amphèt et vous obtenez des personnages particulièrement hauts en couleurs.
Pourquoi ? Car en plus d’être capable de suivre totalement son instinct et d’être ouvert à toute méthode d’enquête (aussi bizarre soit-elle), il ne juge pas. Jamais. Le citadin qu’il est, rencontre quand même une belle brochette de gens qui ont l’air bien timbrés, ancrés dans leur routine, et pourtant il n’y a aucun cynisme en Dale Cooper, ce qui fait de lui un héros de type chevalier blanc. Accro à la caféine, toujours d’une bonne humeur désarmante, quand il est content il souffle dans son petit pipeau (ça fait partie de ces scènes qui font qu’on accepte totalement l’univers loufoque de cette série). Si Dale est l’image même du bien, Bob est tout son contraire.
Difficile de répondre à cette question, une âme perdue liée au meurtre de Laura Palmer mais pas seulement. Chacune de ses apparitions vous met mal à l’aise, il incarne le mal absolu. Bob n’est pas le seul élément bien dark de la série : les bois qui entourent la ville, les hiboux qui y vivent, tout ce petit monde va jouer un rôle dans cette enquête beaucoup plus complexe qu’il n’y paraissait au départ.
La musique est quelque chose que j’avais oublié dans cette série. Il y a en gros 5 morceaux, qui se répètent sans cesse dont un bien inquiétant, un autre digne des Feux de l’Amour, ou encore un autre qu’on pourrait appeler la danse de la séduction (Audrey Horn se déhanche lascivement sur cette musique dans le bar).
C’est complètement kitsch mais ça marche. David Lynch a un sens du rythme et une façon de vous emmener dans son univers qui fait qu’on fonce et qu’on en redemande. La fin de la série laisse plein de questions ouvertes et vous laisse sur notre faim mais attention…
Alors là je ne sais pas trop quoi penser. Certes, c’est David Lynch lui-même qui est au manettes, Dale Cooper est toujours incarné par Kyle MacLachlan , mais pour le reste, mystère. Même Internet n’arrive pas à faire fuiter les infos (oui, Internet est une personne, une espèce de fouille-merde toujours prêt à traquer le spoiler).
J’ai vraiment hâte de savoir si la nouvelle série sera à la hauteur de l’ancienne, mais comme d’habitude, si je suis déçue je me referais les anciens épisodes ! Bon David, tu ne nous déçois pas STP, les fans t’attendent au tournant.
Philip K. Dick a inspiré cette série dont je suis devenue totalement accro : en 1962, bien après que la seconde guerre mondiale ait été gagnée par l’Allemagne et le Japon, les États-Unis sont sous le joug des nazis à l’Est, et des japonais à l’Ouest. Au milieu, une zone neutre. Cela donne à peu près ça (Scheisse, ça vous met dans l’ambiance…) :
La belle Juliana Crain vit avec son petit ami Franck (qui est juif : pas de chance pour lui dès le début) dans un San Fransisco totalement contrôlé par les japonais et sous un régime totalitaire.
Oubliés le rockn’roll, les drive-in et la joie de vivre, les gens survivent dans une peur constante. Les nazis font appliquer à la lettre les consignes du Reich, données par un Hitler sur le déclin. Dès le début, on éprouve une sensation de cauchemar (à part pour les Le Pen et autres Trump qui doivent regarder cette série avec la bave aux lèvres et de l’espoir plein les yeux), la vie est triste, sans aucune perspective de liberté.
Celle que l’on connaît, l’Allemagne nazie vaincue. Juliana, notre héroïne, va se trouver mêlée à une quête désespérée pour trouver ces bobines, recherchées par les nazis, les japonais mais également les résistants. Elle fera la connaissance de Joe Black, un américain aux motivations ambigües. Elle tentera de comprendre l’origine de ces films afin de percer le mystère de celui qui les détient : le fameux Man In The High Castle.
Vous allez aimer détester l’inspecteur Kido, l’Obergruppenführer John Smith ou encore ce bon vieux taré d’Hitler. Plus la rage provoquée par leurs actions monte en vous, plus vous réalisez que certains subissent ce système, comme va le montrer le calme ministre japonais du commerce TaNobusuke gomi (qui deviendra un personnage-clé, notamment dans la deuxième saison).
On tremble pour les héros, on est triste pour eux et on entre à fond dans cette histoire passionnante
Si la première saison met l’intrigue en place et a un rythme assez lent (perso, ça ne m’a pas dérangée), la seconde est beaucoup plus fluide, les choses s’accélèrent et chacun fait face à son destin. Juliana se révèle dotée d’une force morale incroyable, qui va faire d’elle un vrai héros. Mais elle devra faire face à l’incompréhension de ses proches dans son combat, au risque de perdre beaucoup de ceux qu’elle aime.
Cette série est un vrai coup de cœur, et particulièrement la deuxième saison, car elle bascule beaucoup plus dans le fantastique (en répondant aux questions qui planent dans la première). Ça vous remue les tripes et surtout cela vous fait bien cogiter en ces temps de montée du nationalisme. Du grand art !
Bienvenue à toi !
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