Au Nom Du Fils

ils sont forts ces belges !
Découvert l’année dernière en avant-première au cinéma Le Katorza à Nantes, ce film m’a enthousiasmé. Il traite de façon originale un sujet légèrement polémique : la pédophilie chez les prêtres catholiques et la manière dont ils la gèrent. Ce film est une fiction, et on va très vite s’en rendre compte. Ce n’est pas un film fantastique ni d’horreur, mais un bon coup de poing dans la gueule.
Ambiance après le film au Katorza (hé mais c’est moi vers la fin !!!) :
Depuis La Merditude Des Choses, j’ai vraiment découvert le cinéma belge et leur vision bien personnelle de la vie
Tout commence par l’arrivée d’un père, le père Achille, dans une famille de fervents chrétiens. Il est accueilli par la famille d’Élisabeth (la géniale Astrid Whettnall), qui anime une émission de radio catholique avec ferveur et passion. Le mari d’Elizabeth meurt par accident et c’est dans une ambiance lourde qu’elle découvre de la bouche même de son fils que le père Achille et lui ont une relation. Stupéfaite et sûre de ses convictions religieuses, Élisabeth refuse de croire son fils, qui se suicide. Remplie de culpabilité, elle va alors se confier aux instances religieuses en qui elle a toute confiance pour demander des explications et connaître la vérité. Et la vérité va lui déplaire… Oh ça oui ! Et là on bascule dans la deuxième partie du film.
Tarantino chez les curés
Élisabeth a perdu la foi et Au Nom De Son Fils, elle va prendre les armes, bien décidée à dézinguer tous les religieux (homme ou femme, Élisabeth ne fait aucune différence, dans sa grande mansuétude) qui se trouvent sur une liste qu’elle a dérobé. Cette liste contient les noms des personnes du clergé suspectées de pédophilie. Élisabeth devient un ange vengeur et implacable et c’est dans le sang qu’elle règle ses comptes, non sans un certain humour. La scène d’affrontement dans l’église est hallucinante : la mère si douce et compréhensive se transforme en une guerrière déterminée.
Le casting : du pain béni !
Comme Élisabeth, à la fois douce et démente, aucun personnage n’est noir ou blanc. Le père Achille n’est pas un monstre (la scène où il chantonne sur son lit est juste géniale), il est même monstrueusement normal et il ne semble pas se rendre compte que ce qu’il fait est mal. Élisabeth rencontrera également un prêtre-guerrier, complètement barré, armé jusqu’au dent et bien décidé à mener sa croisade personnelle.
Dès les premières images, le ton est donné, les prêtres et leurs bonnes intentions sont gentiment moqués, pas de façon grossière mais juste assez pour que le spectateur puisse sourire et prendre du recul. Ce film dénonce un sujet tabou de façon intelligente, et bascule dans un registre tarantinesque avec brio. Ça aurait pu être polémique, mais l’actrice principale, présente lors de notre projection, nous a expliqué que lors des séances les gens étaient globalement réceptifs et avaient assez de recul pour l’appréhender comme nous l’avons fait à Nantes : c’est juste un très bon film !
L’humour belge est subtil, particulier et sert vraiment bien ce Au Nom du Fils. Je ne pourrai que vous le recommander, d’ailleurs la bande-annonce saura achever de vous convaincre !
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