L’exposition de Jérôme Zonder à la Maison Rouge à Paris

L’exposition « Fatum » a lieu à Paris du 19 février au 10 mai 2015 et coup de bol, j’étais sur Paris le week-end dernier.
J’avais déjà pu voir une œuvre de Jérôme Zonder à l’expo nantaise « la Belle Peinture Est Derrière Nous« , au Lieu Unique. Il s’agissait d’une peinture exposée sur le sol représentant des corps nus les uns à côté des autres qui vous faisaient penser immédiatement à ces charniers découverts lors de la fin de la seconde guerre mondiale. Le genre de chose qui ne vous laisse pas indifférent.
Puis j’ai loupé sa seconde exposition, toujours au Lieu Unique au printemps 2014. Donc séance de rattrapage à Paris, avec une scénographie ultra soignée et une ambiance assez particulière.
Là où l’innocence meure
Les tableaux qui font le plus d’effet (en tout cas pour ma part) sont les représentations de scènes de tortures avec des enfants. Un poster de La Belle Et Le Clochard côtoie une revue porno, un zombie tiré de The Walking Dead se trouve dans la même scène qu’un écusson de croix gammée dessinée à l’envers par un enfant. N’allez pas croire que tout ça soit gratuit. Si on se renseigne sur l’œuvre de Zonder, ce que j’ai fait grâce à un livre acheté après l’exposition, on comprend que des scènes générées par la Shoah ou autres crimes perpétrés au Rwanda ont imprimé la rétine du peintre. Il les dénonce en mettant en scène des enfants, ce qui a encore plus d’impact.
Des images choc mais également de la subtilité…
Certaines scènes se devinent, comme ces femmes que l’on voit courir nues dans une forêt, dessinées en pointillés, comme sur une photo très floue. L’auteur explique qu’elles se dirigent vers les chambres à gaz. Ici, pas de choc frontal, comme si le destin de ces pauvres femmes était si horrible qu’il n’était pas montrable et juste suggéré.
Les corps à la loupe
La représentation du corps chez Jérôme Zonder est particulière, l’homme semble se déformer, on essaie tant bien que mal de reconnaître quelle partie est représentée, puis on se rend compte que tout en subtilité, l’auteur joue avec ces corps et la représentation que l’on peut s’en faire.
Cette exposition m’a touchée par son un côté mélancolique : on se promène, on s’attarde sur certaines œuvres qui nous interpellent et en sortant, on se dit qu’on vient de voir quelque chose qui nous a un peu bousculé. Impossible de rester insensible face à ces œuvres. Si vous êtes sur Paris, allez donc jeter un œil à cet univers si spécial.
Pour finir avec un peu de légèreté, j’ai acheté à la boutique du musée un porte-clef assez fun de Leatherface (Massacre À La tronçonneuse pour les connaisseurs) qui m’a bien fait rire. On a tous besoin de décompresser après un plein d’émotions !
Et parce que c’est vous, le teaser de l’expo et ses bruitages qui font hérisser le poil !
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