« Locke & Key » va ouvrir les portes de votre esprit…

Papa King, ta relève est assurée !
Locke & Key est une BD en 6 tomes de Joe Hill (fils du grand Stephen King) et de Gabriel Rodriguez au dessin. J’affirme sans trop prendre de risques que c’est l’une des meilleures bandes dessinées que j’ai lu depuis longtemps. Je ne connaissais pas le travail de Joe Hill et à la bibliothèque de mon village, je suis tombée sur un roman baptisé Cornes. Je l’ai dévoré et je me suis dit à la fin : « cet écrivain est vraiment intelligent et sensible, ça se sent à son écriture ». La bibliothécaire m’a informée que c’était le fils de Stephen King et j’ai mieux compris ma fascination pour cet auteur. Le film Horns est sorti récemment et j’ai vu que c’était une adaptation de ce livre avec dans le rôle du personnage principal Harry Potter (Daniel Radcliffe pour les intimes), qui a l’air de plutôt bien correspondre au rôle d’après ce que j’ai pu voir dans la bande annonce. Le film ne doit pas être trop mal puisque c’est Alexandre Aja qui l’a réalisé (Haute Tension, La Colline A Des Yeux…).
Petite parenthèse sur Haute Tension
J’en profite pour balancer : Haute Tension, bon film par ailleurs, ne sort pas de l’imagination d’Alexandre Aja mais est largement inspiré par le roman Intensity de Dean Koontz, aussi connu que Stephen King aux États-Unis. Tout le début du film, plan par plan, est une copie du bouquin, même si bien sûr la suite est modifiée car dans le livre, ça ne se passe pas du tout comme dans le film, mais je ne spolierai pas pour ceux qui ne l’ont pas vu. Alors c’est simplement pour dire que quand on s’inspire à fond d’un roman on peut juste le citer en interview et ne pas s’approprier l’histoire comme si elle sortait de son imagination. Surtout que le livre est mieux que le film. Voilà c’est dit et ça fait du bien.
Mais bon, revenons à nos moutons, Locke & Key, donc !
Le scénario est réellement inventif : Une famille, les Locke, a subi un traumatisme, le père a été assassiné sans raison apparente par l’un de ses anciens élèves. La famille endeuillée part vivre dans le manoir d’enfance du père, un domaine beau mais inquiétant. Les enfants vont trouver des clés magiques, qui ont toutes des pouvoirs particuliers et qu’une entité maléfique va tout faire pour récupérer, quitte à manipuler la famille, voire tuer pour ces fameuses clés. Le mal est incarné par une créature androgyne et fascinante, coincée au fond d’un puits et bien déterminée à en sortir grâce au petit Bode, le plus jeune et le plus curieux des enfants. Les clés ont chacune un pouvoir bien précis. Le plus impressionnant d’entre eux est de voir à l’intérieur de la tête des gens (littéralement parlant), et découvrir toutes les peurs, les secrets et la manière dont ils se représentent le monde. Cela donne lieu à des illustrations amusantes ou noires, selon la personne concernée. Cette idée est géniale mais aussi effrayante ! Qui voudrait exposer au monde ses plus sombres secrets ?
Alors posons les faits tout de suite : ce n’est pas le Monde de Narnia !
C’est violent, cruel mais profondément poétique. Les très beaux dessins de Gabriel Rodriguez et ses riches trouvailles graphiques collent parfaitement à l’histoire : bref ces deux auteurs sont en symbiose totale. Une fois que l’on commence cette bande dessinée, impossible de s’arrêter avant la fin. Les flashbacks expliquant l’histoire de ces clés magiques sont passionnants et tout le récit est très bien construit. La psychologie des personnages est très aboutie avec une mention spéciale pour le petit Bode, le benjamin de la famille.
J’ai pris ma claque en lisant cette BD et je ne peux que vous la recommander vivement si vous voulez retrouver une âme d’enfant tout en frissonnant.
COMMENTS