The Nightmare (2015) : un documentaire paralysant

Ce documentaire très bien fait traite de la paralysie du sommeil, un phénomène assez effrayant pour ceux qui le vivent
Le réalisateur, Rodney Ascher, n’est pas un inconnu, il a réalisé le très intéressant Room 237, qui disséquait le film de Stanley Kubrick : The Shinning. Quand j’ai vu le sujet, ça m’a immédiatement parlé car moi-même je vis (subis) depuis mon enfance cette fameuse paralysie du sommeil, et je peux vous affirmer que les mots peur et terrifiant prennent tous leurs sens quand vous êtes confrontés à la chose.
La paralysie du sommeil pour les nuls
Pour vous résumer le thème principal du documentaire, il faut vous imaginer dans un lit, un canapé, de nuit ou de jour en train de vous endormir. Vous ne dormez pas, vous n’êtes pas réveillé : vous êtes exactement entre ces deux états de conscience et bizarrement vous allez découvrir que c’est une zone d’ombre, un lieu étrange. Les personnes victimes de ce phénomène expérimentent toutes sortes de sensations très bien décrites dans le documentaire, qui annoncent l’imminence de la paralysie du sommeil (personnellement, un courant d’air glacé sur la nuque). Ensuite, on a des hallucinations auditives et optiques, le corps est paralysé et on ne sait plus si on dort ou si on est réveillé. Je pense que les shamans qui entrent en transe doivent approcher de cet état. En fait, le plus terrifiant c’est d’assister impuissant à ces visions incompréhensibles et de ne pas pouvoir bouger un petit doigt ou même réussir à se réveiller. La plupart des gens (dont moi) voient des silhouettes noires qui les observent, comme dans le film.
Ça vous semble exagéré ? Et bien demandez à tous les gens qui l’ont vécu si ça l’est vraiment. Ne plus rien maîtriser, voir des choses étranges et entendre des sons totalement délirants tout en étant incapable de bouger, ça donne…
Le meilleur des scénarios de film d’horreur
Car oui, que vous y croyez ou pas, vous pouvez très bien regarder ce documentaire comme un film d’épouvante qui vous fera bien sursauter. Cela n’aura pas le même impact que si comme moi, ce que vous voyez à l’écran vous parle complètement. On éprouve de la compassion pour tous les gens qui témoignent dans ce documentaire. Chacun d’eux est passé par la phase : « Ok, je suis officiellement taré » et par la suivante « Bordel, on fait quoi pour que ça s’arrête !!!! ».
Le thème n’est pas nouveau, c’est seulement qu’aujourd’hui il est mieux connu
Le parti-pris de présenter les scènes de paralysie comme dans un film d’horreur est intelligent, peut-être un peu facile mais au moins il retransmet bien l’angoisse et la détresse totale des protagonistes. Ça m’a d’ailleurs beaucoup fait penser à un roman de Stephen King : Jessie, dans lequel une femme se fait attacher avec des menottes lors d’un jeu sexuel avec son amant, au milieu d’un chalet perdu. Son amant meurt pendant l’acte, la laissant seule et attachée dans un lieu désert, face à des visons effrayantes.
Je suis contente d’avoir vu ce documentaire car j’ai compris que d’autres personnes sont aussi touchées par ça et qu’elles ont osé en parler devant une caméra. En fait c’est un peu comme dire « Je ne suis pas taré mais des fois, quand je m’endors… » Pas très crédible, hein ?
Ce documentaire est à voir, ne serait-ce que pour mieux comprendre le phénomène ou pour passer un bon moment de frisson, car il est bien flippant. Pour finir, je citerai Maître Stephen King, qui tenait à peu près ce langage :
« Il est des choses qui la journée ne nous inquiètent pas mais qui, dès la nuit tombée, viennent nous hanter pour ne plus nous quitter. »
Si vous le l’avez pas vu mais que ça vous intéresse, hop, petite bande annonce du précédent documentaire de Rodney Ascher sur The Shinning :
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