Twin Peaks : Will the fire still walk with me ? (1990/2017)

La série culte de David Lynch annonce son retour en mai 2017, l’occasion était trop belle pour moi de me replonger dans cette série pas comme les autres
Twin Peaks, à mon époque, ça passait sur La Cinq (oui voilà, tu l’as deviné j’ai un certain âge, on passe à autre chose ?). À l’époque j’étais au collège et c’était diffusé super tard, mais j’arrivais toujours à voir quelques épisodes.
J’ai quelques souvenirs pêle-mêle de la série :
1. Dale Cooper est trop beau. Mais c’est comme le Capitaine Flam, tu peux pas l’épouser.
2. Audrey Horn a de trop beau sourcils. Plus tard j’en aurai des comme elle.
3. Bob me fait carrément flipper. Pourtant c’est un vieux hippie.
Alors ça c’est mon analyse de l’époque car je devais être en 6ème. On passe aux choses sérieuses ?
Rien, non rien ne ressemble à Twin Peaks
David Lynch, j’aimerais bien rentrer dans ton cerveau, ça doit être un beau bordel là-dedans ! Car depuis, j’ai bien-sûr vu la plupart des films de Lynch et j’ai renoncé à les analyser, ça te fait saigner des oreilles : tu regardes, tu rentres dans son univers et tu te dis que c’est un génie. Au passage, merci pour cette scène qui reste la plus incompréhensible et WTF mais qui m’a littéralement glacée, c’était dans Mulholland Drive :
Pour en revenir à Twin Peaks, ce qui est impressionnant après ma seconde vision, c’est de me dire qu’une série aussi passionnante et aboutie était diffusée à la même époque que Shériff Fais-Moi Peur. Dans le paysage télévisuel de l’époque, c’était quand-même une énorme claque !
La série commence par le meurtre de Laura Palmer dans la petite ville de Twin peaks. Dans cette petite bourgade calme et sans histoire (en apparence), l’émotion est telle que l’agent Dale Cooper du FBI est appelé à la rescousse. Très rapidement, on fait la connaissance des habitants de cette ville et on découvre qu’elle n’est pas aussi paisible qu’elle semble l’être : un trafic de prostituées et de drogue prospère tranquillement en arrière-plan de cette ambiance de carte postale. Laura Palmer elle-même, qui semble être la belle-fille parfaite révèle un passé trouble qui va être le moteur de toute l’histoire.
C’est donc un polar et Dale va faire connaissance avec son équipe de choc : Harry, le shériff au grand cœur ; Hawk, l’indien économe en paroles mais au soutien indéfectible ; Andy, policier lunaire et totalement à l’ouest (j’avais oublié à quel point ce personnage était fendard, je me suis remis 3 fois la scène dans laquelle il se prend une planche en pleine tronche et essaie de faire bonne figure) et Lucy la standardiste tête-à-claques à la voix horripilante.
À Twin Peaks, il y a aussi des jeunes, touchés par la mort de Laura : James, son ex ; Donna, sa meilleure amie ; Audrey, qui n’est l’amie de personne en fait ; Shelly, la barmaid et Bobby, le jeune rebelle de service (ah oui, Laura se l’est tapé aussi). Vous ajoutez une femme avec sa bûche dans les bras qu’elle ne quitte jamais, un docteur qui semble perpétuellement sous amphèt et vous obtenez des personnages particulièrement hauts en couleurs.
Dale Cooper est unique
Pourquoi ? Car en plus d’être capable de suivre totalement son instinct et d’être ouvert à toute méthode d’enquête (aussi bizarre soit-elle), il ne juge pas. Jamais. Le citadin qu’il est, rencontre quand même une belle brochette de gens qui ont l’air bien timbrés, ancrés dans leur routine, et pourtant il n’y a aucun cynisme en Dale Cooper, ce qui fait de lui un héros de type chevalier blanc. Accro à la caféine, toujours d’une bonne humeur désarmante, quand il est content il souffle dans son petit pipeau (ça fait partie de ces scènes qui font qu’on accepte totalement l’univers loufoque de cette série). Si Dale est l’image même du bien, Bob est tout son contraire.
Bob, c’est qui Bob ?
Difficile de répondre à cette question, une âme perdue liée au meurtre de Laura Palmer mais pas seulement. Chacune de ses apparitions vous met mal à l’aise, il incarne le mal absolu. Bob n’est pas le seul élément bien dark de la série : les bois qui entourent la ville, les hiboux qui y vivent, tout ce petit monde va jouer un rôle dans cette enquête beaucoup plus complexe qu’il n’y paraissait au départ.
Les feux de l’amour versus Psychose
La musique est quelque chose que j’avais oublié dans cette série. Il y a en gros 5 morceaux, qui se répètent sans cesse dont un bien inquiétant, un autre digne des Feux de l’Amour, ou encore un autre qu’on pourrait appeler la danse de la séduction (Audrey Horn se déhanche lascivement sur cette musique dans le bar).
C’est complètement kitsch mais ça marche. David Lynch a un sens du rythme et une façon de vous emmener dans son univers qui fait qu’on fonce et qu’on en redemande. La fin de la série laisse plein de questions ouvertes et vous laisse sur notre faim mais attention…
Twin Peaks revient cette année !
Alors là je ne sais pas trop quoi penser. Certes, c’est David Lynch lui-même qui est au manettes, Dale Cooper est toujours incarné par Kyle MacLachlan , mais pour le reste, mystère. Même Internet n’arrive pas à faire fuiter les infos (oui, Internet est une personne, une espèce de fouille-merde toujours prêt à traquer le spoiler).
J’ai vraiment hâte de savoir si la nouvelle série sera à la hauteur de l’ancienne, mais comme d’habitude, si je suis déçue je me referais les anciens épisodes ! Bon David, tu ne nous déçois pas STP, les fans t’attendent au tournant.
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